Sebastian laissait ses yeux se perdre, fixant l’horizon. Il ne savait même plus depuis quand il était dehors. Il avait passé la nuit en corbeau, comme à son habitude et le matin il était dans son lit, comme si de rien était. Ses valises étaient encore dehors, il n’avait même pas eu le temps les faire rentrer à l'intérieur de sa chambre. Il en avait que faire à vrai dire, il éprouvait le besoin de sortir et respirer un bon coup. Il espérait ne pas se perdre et même qu’en admirant les alentours, des souvenirs de sa nuit lui reviendrait en tête. Vous savez, il était le genre de jeune homme à vite s’adapter, il avait su accepter son état. C’est bien pour ça qu’il avait rejoint l’institut à vrai dire. Des fois, il voulait tout de même savoir ce qu’il avait fait. Il était juste curieux, certain diront que c’est un défaut, pour lui c’était juste une caractéristique humaine.

Il avait rapidement enfilé une tenue de sport, s’il voulait sortir et profiter du beau temps, autant se muscler aussi. A vrai dire, Sebastian ne faisait pas vraiment cela pour ça, il aimait juste courir, avoir l’impression d’être léger et même de voler. C’était sans doutes son instinct d’oiseau qui avait tendance à ressurgir. Il ne savait pas vraiment, des fois il ne se comprenait pas. Il était bien la seule chose qui restait un mystère pour lui à vrai dire.

Il avait prit son mp3 avec lui, bien entendu, il ne s’en séparait que très rarement. Toute sa chère et précieuse musique y était enregistrée et il ne pouvait pas vivre sans une bonne mélodie rockeuse berçant son corps. Il adaptait ses pas et son rythme en fonction de la vitesse de la chanson et il aimait ces petits moments imprévisibles. L’appareil était accroché avec un petit brassard et le tout était relié aux oreilles de Sebastian avec deux magnifiques et discrets écouteurs. Il préférait les casques, mais ce n’était tout de même pas vraiment pratique lors d’activité sportives.

C’était tout de même un peu inutile pour lui de faire du sport, il ne savait pas vraiment pourquoi, sûrement à cause de sa métamorphose, il restait tout le temps aussi beau qu’un mannequin sans avoir besoin de faire quelque soit. Les effets secondaires de ce côté sympathique, c’est qu’il était tout de même en permanence fatigué. Il se demandait souvent ce qu’il faisait lors de ses nuits. Il devait probablement voler, voler et voler sans jamais s’arrêter.

Au bout d’un moment, entre un changement de musique, l’Italien finit par découvrir avec horreur que son baladeur n’avait presque plus de piles. Cet appareil était tellement vieux, mais il ne pouvait juste pas le laisser tomber. Il l’avait depuis sa plus tendre enfance et il était toujours extrêmement efficace, alors pourquoi changer? Un Ipod serait probablement plus approprié pour ce genre d’activité, mais peu importe. De toute façon il ne soutenait pas la société apple, même s’il devait avouer admirer Steve Jobs quelque fois. Lui, c’était un homme intelligent et qui avait réussi sa vie, il devait reconnaître ça, même si au final, il le méprisait un peu. L’avarice était la porte à la débilité et jamais Sebastian se laisserait tomber dans un piège aussi stupide. Il était au-dessus de ça, il était au-dessus de beaucoup de choses (comme Abby par exemple).

Il soupira, avant de continuer à courir, il commença à calculer rapidement pour savoir dans combien de temps, le petit baladeur viendrait s’éteindre et couper sa chanson. En prenant en compte plein de critères, il finit par déduire qu’il avait facilement 6 minutes et 40 secondes devant lui. Il se dirigea vers le disquaire, en assumant qu’il ait des piles, ça lui laissait le temps d’en acheter, de les placer dans l’appareil et tout ceci sans que la musique qui passait dans ses oreilles ne vienne se couper.

Il entra à l’intérieur, la porte au passage chatouillant le carillon. Il dévisagea rapidement l’intérieur du magasin avant de s’étonner devant le rayon vynile. Il y avait une fille, plutôt jolie, qui faisait apparemment l’inventaire de ce qu’elle possédait. Sebastian n’aurait jamais pensé que dans ce genre de village il pourrait trouver des vinyles. Il fut plutôt surpris et pendant un instant son égo fut un peu blessé. Il ne savait donc pas tout, il sourit tout de même avant de se diriger vers le vendeur, laissant un de ses écouteurs tomber pour s’entendre parler.

- Vous avez...il fit une légère pose en comptant dans sa tête...70 secondes pour me dire si vous vendez des piles, merci d’avance.